La preuve sur la plage
Voici un fait qui donne avantage aux cannes courtes. De la mi-septembre à la
fin octobre 1990, j'étais à Meschers, en Charente-Maritime, pour prendre mes
marques pour pêcher la courbine d'avril à juin 1991. Une fois encore, j'ai
constaté, sur ces lieux de pêche, l'absurdité des idées
reçues.
Sur la plage de Royan, un autochtone, adepte des cannes longues, était équipé de
cannes de 5m, d'un moulinet rempli de fil de 50/100 et de plombs à grappins de 150g.
Equipé de waders, après s'être avancé dans l'eau, ce pêcheur propulsait
son plomb juste un peu après le ressac, par mer passablement agité et petit
vent, tous deux venant de 11 heures et rejetant ses plombs qui n'avaient pas le temps de s'ancrer.
Ce pêcheur ne comprenait pas pourquoi j'avais moins de problème que lui.
Ses cannes trop longues pour sa morphologie, son fil trop
gros pour lancer des plombs trop lourds absorbaient beaucoup de sa force, sans
compter que le petit vent, pas négligeable, freinait sa vitesse d'exécution au
lancer et le remorquage du fil sur sa trajectoire. Ses lancers ne pouvaient être longs.
Mes cannes courtes (de 3,50m), mon fil de 30/100, mes plombs lisses étaient
très suffisants et me permettaient des lancers plus efficaces contre le vent :
ils partaient très au-delà du ressac. Il fallait prendre la canne en main pour
sentir que la vague en retour tirait au large en direction de 13 heures et plaquait mon fil au fond.
Je n'ai pas fait changer d'avis ce pêcheur qui restait convaincu que les
cannes longues font passer le fil au-dessus des déferlantes et permettent des lancers longs.
Ce n'est pas la longueur de la canne
qui donne la plus grande vitesse au lest. Souvent, pour un même poids lancé,
une canne courte permet une vitesse
linéaire plus rapide et le lest va plus loin.
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